Rupture conventionnelle : deux décisions récentes intéressantes précisent le droit

1) Annulation de la rupture conventionnelle au motif que l’employeur avait fourni au salarié des renseignements erronés sur sur ses droits à l’allocation chômage le 5 novembre dernier :

Cette jurisprudence conforte une position déjà établie par la Cour de Cassation. Pour lire la décision : http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000029745742&fastReqId=1825545719&fastPos=1

2) Une rupture conventionnelle peut-elle être conclue le lendemain d’un entretien préalable à licenciement ?

Madame X… a été engagée, à compter du 3 septembre 2007, par un cabinet société d’expertise comptable.

Après la notification de deux avertissements en 2009 et 2010, elle a été convoquée à un entretien préalable à son éventuel licenciement pour le 18 mars 2010.

Les parties ont conclu le 19 mars 2010 une convention de rupture du contrat de travail homologuée par l’autorité administrative.

La salariée a saisi la juridiction prud’homale de demandes tendant à la requalification de la rupture conventionnelle en licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Pour accueillir ces demandes, la Cour d’appel de Bordeaux a retenu d’une part, qu’il existait un différend entre les parties sur l’exécution du contrat de travail, l’employeur ayant infligé à la salariée deux avertissements avant de la convoquer à un entretien préalable à son licenciement prévu le 18 mars 2010, d’autre part, que le délai d’une journée entre l’entretien préalable au licenciement, au cours duquel a été évoquée la possibilité d’une rupture conventionnelle, et la signature de la convention de rupture n’est pas compatible avec le temps nécessaire à la recherche d’une solution amiable.

La Cour de cassation a cassé cette décision.

En statuant ainsi, alors que, d’une part, l’existence d’un différend entre les parties au contrat de travail n’affecte pas par elle-même la validité de la convention de rupture, d’autre part, l’article L. 1237-12 du code du travail n’instaure pas de délai entre l’entretien au cours duquel les parties au contrat de travail conviennent de la rupture du contrat et la signature de la convention de rupture prévue à l’article L. 1237-11 du même code, la Cour d’appel de Bordeaux, qui n’a pas caractérisé l’existence d’un vice du consentement de la salariée, a violé les articles L. 1237-11 et L. 1237-12 du code du travail. Cass. Soc. 19 novembre 2014 n° 13-21979

Négociations salariales en déménagement et lundi en TRM

Comme annoncé la semaine dernière, les négociations ont débuté et l’ensemble de la partie patronale propose la stricte prise en compte de l’inflation pour 2015, soit entre 0,5 et 0,9 maxi si elle venait à reprendre un peu en fin d’année. Suite à la prochaine séance de négociations, en janvier, pour un accord alors sans doute assez rapide. En transport de marchandises, les négociations sont plus compliquées, et dès lundi, alors que se tiennent les négociations de NAO en TRM, les syndicats CGT et CFDT mobilisent au pied des salles de négociations ! 2014 11 25 Action TRM du 1 dec 2014

Offrir des bons exonérés de charges à Noël

Des cadeaux et bons d’achat peuvent être offerts aux salariés par le comité d’entreprise (CE), ou par l’employeur en cas d’absence de CE (entreprises de moins de 50 salariés ou dans lesquelles un procès-verbal de carence a été établi). Les fêtes de fin d’année approchent… L’occasion de faire le point sur les règles applicables si vous ou votre comité d’entreprise offrez des bons d’achat aux salariés pour Noël.

Les bons cadeaux de noël sont considérés comme des avantages en nature : leur valeur devrait, en principe, être réintégrée dans l’assiette des cotisations sociales. Dans la pratique, l’ACOSS (Agence centrale des organismes de Sécurité sociale) a mis en place un système d’exonération sous certaines conditions. bons d’achat VSM

Entretiens d’évaluation

La fin d’année approche, et que faire pour évaluer ses collaborateurs ?

ci-joint une grille d’évaluation d’entretien annuel http://www.federec.org/sites/default/files/publications/files/outils_gpec_lentretien_individuel.pdf qui ne me semble pas trop mal faite, ainsi qu’un lien dans le journal du net http://www.journaldunet.com/management/pratique/vie-professionnelle/1747/grille-entretien-evaluation.html et http://www.manager-go.com/ressources-humaines/entretien-annuel-evaluation.htm remis à jour récemment

voir aussi 50 questions intéressantes: http://www.salaire-net.fr/entretien-individuel-50-questions

Quelle est la durée normale du mandat des délégués du personnel ? 2 ou 4 ans ?

Depuis la loi N° 2005-882 du 2 août 2005 (JO 3 août), la durée du mandat des délégués du personnel est fixée à quatre ans (C. trav., art. L. 2314-26).

Le mandat des délégués prend effet au jour de la proclamation des résultats en cas de première élection, ou au jour de l’expiration du mandat des délégués en place en cas de renouvellement.

Le mandat est renouvelable sans limitation, de sorte qu’un délégué du personnel peut représenter sa candidature à chaque élection visant à renouveler l’institution.

Cette durée est-elle impérative ?

Non. Il est possible de déroger, par accord de branche, de groupe ou d’entreprise, à la durée légale de quatre ans. La durée retenue doit obligatoirement être comprise entre deux et quatre ans (C. trav., art. L. 2314-27). Cette possibilité de dérogation est utile aux entreprises qui connaissent un fort taux de rotation du personnel (turn-over) puisque, sur quatre ans, le risque que plusieurs élus quittent l’entreprise s’accroît, compromettant ainsi le bon fonctionnement de l’institution en cause.

Signalons que, dans ce cas :

l’accord doit avoir été conclu après l’entrée en vigueur de la loi du 2 août 2005. La dérogation ne peut en aucun cas résulter d’un accord antérieur fixant la durée du mandat à deux ans en application de la législation applicable à l’époque (Cass. soc., 7 nov. 2007, no 07-60.041 ; jurisprudence Mauffrey/CFDT du 7/11/2007 téléchargeable gratuitement au lien : http://legimobile.fr/fr/jp/j/c/civ/soc/2007/11/7/07-60041/

et voir aussi pour être complet http://www.editions-tissot.fr/actualite/droit-du-travail-article.aspx?secteur=RP&id_art=878&titre=Dur%C3%A9e+des+mandats+repr%C3%A9sentatifs Et http://www.wk-rh.fr/preview/DgKoDgFiEiJnEi/edition/glerp/l_employeur_et_les_representants_du_personnel_au_quotidien/205-5_quelle_est_la_duree_du_mandat_des_delegues_du_personnel_

Compte pénibilité, va-t-il falloir y passer ?

En complément de tout ce que nous avons déjà pu dire ou écrire sur le sujet, http://viguiesm.fr/compte-penibilite-les-decrets-sont-parus/ analyse intéressante du journal du net, http://www.journaldunet.com/management/pratique/vie-professionnelle/16780/compte-penibilite-le-mode-d-emploi.html? Mais aussi, va-t’il falloir s’y mettre ou pouvons nous y échapper (au delà du report d’un an de la prise en compte de certains facteurs (les plus impactants dans le transport)laurel hardy

http://www.myrhline.com/actualite-rh/le-compte-penibilite-il-va-falloir-s-y-mettre.html

En tout cas, la CNAV ouvre un site internet dédié http://www.preventionpenibilite.fr/ conçu et mis en ligne par la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse) qui reprend de façon claire et exhaustive les droits et démarches à connaître en ce qui concerne le tout nouveau compte prévention pénibilité qui entre en vigueur le 1er janvier 2015.

Une partie du site est consacrée aux employeurs qui retrouveront là les grands principes ayant présidé à la création du compte prévention pénibilité. Les critères et seuils à partir desquels l’entreprise est concernée sont également exposés, ainsi que les obligations qui leur incombent et les prochaines échéances.

Les salariés ont aussi un espace dédié pour vérifier s’ils sont concernés par le compte prévention pénibilité, comment ils pourront acquérir et utiliser leurs points, quels sont leurs droits et les démarches à effectuer.

La CNAV a également ouvert un service d’information téléphonique pour toute question relative au compte prévention pénibilité. Ce service est joignable en composant le 3682 http://www.preventica.com/actu-enbref-compte-prevention-penbilite-site-internet-1041114.php? et rappelle également les décrets http://www.preventica.com/actu-enbref-decret-compte-personnel-penibilite-1131014.php? déjà mentionnés ici http://viguiesm.fr/compte-penibilite-les-decrets-sont-parus/

Stress au travail où se trouve le point de rupture?

Sujet régulièrement abordé ici http://viguiesm.fr/meme-stresses-les-patrons-sont-optimistes/ ou là http://viguiesm.fr/stress-au-travail-suite/, encore de nombreux articles cette semaine sur ce sujet de société http://www.parlonsrh.com/stress-au-travail-ou-se-trouve-le-point-de-rupture/ 20 conseils pour se déstresser http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/09/stress-conseil-scientifique-prouve-destresser_n_3897301.html et aussi http://rocheblave.com/avocats/cabinet-avocats/ 18199554-concept-de-stress-l-homme-d-affaires-avec-une-pierre-sur-la-tete

http://www.atlantico.fr/decryptage/burn-out-armes-pour-sortir-spirale-infernale-eric-rocheblave-xavier-camby-severine-brune-1853786.html

http://www.tourmag.com/I-57-des-salaries-francais-sont-stresses-au-travail_a70205.html

et voir aussi sur le malaise des cadres http://business.lesechos.fr/directions-ressources-humaines/0203934219358-le-stylo-d-or-au-sociologue-denis-monneuse-105442.php

Comment utiliser la messagerie professionnelle d’entreprise ?

Quelques articles intéressants sur la communication d’entreprise, le développement de la marque employeur, et le bon usage de la messagerie professionnelle d’entreprise. 18199554-concept-de-stress-l-homme-d-affaires-avec-une-pierre-sur-la-tete http://www.village-justice.com/articles/Salaries-sachez-communiquer-via,18321.html

http://ludismedia.com/faire-ou-pas-faire-sur-linkedin/

http://www.scoop.it/t/rh-2-0-reseaux-sociaux-et-marque-employeur/p/4031941268/2014/11/18/cinq-recommandations-pour-developper-la-marque-employeur-des-pme

Recrutement : ai-je droit d’appeler le précédent employeur d’un candidat ?

Seules les questions nécessaires pour évaluer la capacité du candidat pour occuper le poste sont possibles

Lorsque que vous recevez un candidat pour un emploi, vous n’êtes pas libre de poser toutes les questions.

En effet, les informations demandées doivent être en relation directe et nécessaire avec l’emploi proposé ou permettre l’évaluation de ses aptitudes professionnelles. La finalité de vos questions est de pouvoir apprécier sa capacité à occuper l’emploi que vous proposez (Code du travail, art. L. 1221-6).

Ainsi, les questions relatives à son entourage familial (nom, prénom, nationalité, profession et employeur de son conjoint, de ses parents, de ses enfants, etc.) sont interdites.

Les demandes relatives à son état de santé, son poids, sa taille sont également sans rapport avec sa capacité à occuper l’emploi proposé, donc prohibées. Pour rappel, écarter un candidat en raison de son état de santé ou de son handicap est une discrimination à l’embauche qui est lourdement sanctionnée (Code du travail, art. L. 1132-1).

La collecte d’informations personnelles en dehors de l’entretien d’embauche

Vous devez porter à la connaissance du candidat, les dispositifs que vous allez mettre en place pour collecter des informations personnelles le concernant (Code du travail, art. L. 1221-9).

Une collecte de données effectuée par des moyens frauduleux, déloyaux ou illicites est interdite. Le fait que vous portiez à la connaissance de l’employeur du candidat que son salarié postule à un emploi est une manœuvre déloyale si vous n’avez pas obtenu l’accord exprès dudit candidat.

Oui, vous pouvez contacter l’employeur d’un candidat qui postule à un emploi dans votre entreprise à condition que ce dernier ait donné son accord exprès. Pour des raisons de preuve, nous vous conseillons d’obtenir une autorisation écrite du candidat.

Délibération n° 02-017 du 21 mars 2002 portant adoption d’une recommandation relative à la collecte et au traitement d’informations nominatives lors d’opérations de recrutement recrutement VSM

Le pouvoir de contrôle du salarié par son employeur

Un contrat doit être exécuté de bonne foi. Le principe de loyauté dans l’exécution du contrat s’applique aussi bien à l’employeur qu’au salarié.

  • Chacun a droit au respect de la vie privée

  • L’écoute ou l’enregistrement des paroles prononcées par une personne, sans le consentement de celle-ci, ou l’ouverture ou suppression de courriers privés, constituent une atteinte à l’intimité de la vie privée punissable d’un an d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

  • La Cour de cassation a consacré la notion de « vie personnelle » du salarié, notion plus large que celle de la vie privée, par opposition à la vie professionnelle et a posé, notamment, les principes suivants :

  • Les agissements du salarié dans sa vie personnelle n’étaient pas constitutifs d’une cause de licenciement,

  • tout salarié a droit même sur le temps et lieu de travail, au respect de l’intimité de sa vie privée

  • Tout outil informatique de collecte des données des salariés (ex : badgeuse, vidéosurveillance, logiciel de contrôle des messageries et connexions internet) doit faire l’objet de formalités préalables auprès de la CNIL (Commission Nationale Informatique et libertés).

  • Principe de proportionnalité : les restrictions apportées par l’employeur aux droits des personnes et aux libertés individuelles non justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché sont illicites. (art. L. 1121-1 C. trav) pour en savoir plus: controle du salarié VSM