Quel cout pour l’inaction climatique ?

Au moment où a lieu un débat sur la Loi de Finances qui s’avère particulièrement compliqué cette année, la fiscalité écologique, et notamment celle des transports est au cœur de toutes les attentions.

Sans remonter au rapport Stern de 2006 qui avait fait à l’époque l’effet d’une bombe, de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui pour rappeler que le coût de l’inaction climatique pourrait couter 5 fois plus cher qu’agir.

L’analyse de ces risques, a été reprise depuis notamment par l’ADEME en 2023, à la suite de la publication du rapport de Jean Pisani Ferry, alors au commissariat au Plan. Ce rapport commandé par une certaine première ministre, (Elisabeth Borne) qui connait donc bien le transport, a vu depuis le Commissariat au Plan  fusionner avec France Stratégie, désormais dirigé par un autre ancien ministre des Transports, (Clément Beaune) et la boucle est bouclée.

Le secteur des transports est peut-être responsable de 31% des émissions de CO2 et reste en première ligne en tant que coupable et responsable des émissions de CO2, mais il est également la solution à l’accélération de la décarbonation, alors même que les émissions de CO2 relatives à la mobilité sont les seules à ne pas avoir significativement baissé depuis l’année de référence de 1990.

Dire (et écrire) cependant que l’inaction climatique coûtera plus cher que l’action à l’échelle française, cet argument peut devenir parfois contre-productif.

La France ne représente en effet qu’1 % des émissions mondiales, donc même en décarbonant, l’ampleur des dommages dépendra surtout de ce que feront les autres pays.

Cet argument initialement pensé pour mobiliser, peut devenir parfois un prétexte pour ne pas agir.

Or, décarboner notre économie est d’abord un choix de bon sens.

Moins de dépendance aux fossiles → une balance commerciale qui respire mieux.

Moins de pollution → des bénéfices immédiats pour la santé.

Plus de souveraineté → moins de vulnérabilité sur nos ressources critiques.

Autrement dit, la décarbonation est un levier économique, industriel et sanitaire, autant qu’un impératif climatique, et nos « décideurs » doivent le comprendre et donc continuer à accompagner et à inciter à la décarbonation, et non couper les robinets de l’accompagnement, voire entrer dans une logique de sanctions punitives.Pour nos entreprises chargeurs, la décarbonation doit donc se poursuivre voire s’amplifier, et beaucoup d’entreprises l’ont compris et intégré. La réduction des émissions de CO2 ne peut en effet être soumise aux seuls aléas budgétaires.

Si les entreprises ne font rien, demain, quand elles auront les pieds dans l’eau à force d’inondations et verront les effets des sècheresses à répétition et autres catastrophes climatiques pénaliser leurs outils de production, ce sont les banques qui ne leur feront plus crédit et les assurances qui refuseront d’assurer ceux qui n’auront pas anticipé une France à +4°c. Alors que nous commençons à toucher du doigt ce que donnent les 1,5°c…

Le pire n’est jamais certain, mais il est probable et pour l’éviter, c’est en anticipant, et en continuant d’être en pointe dans la décarbonation, comme elles l’ont fait avec FRET21 depuis 10 ans que les entreprises s’adapteront, et le consommateur citoyen avec elles !