TRUMP et l’accord douanier : comment obliger des Etats à acheter une energie fossile dont ils ne veulent pas, en sens contraire des accord de Paris…

C’est la nouvelle de la semaine dernière : l’Europe se serait engagée, selon les media, à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie, sur 3 ans, aux USA, pour éviter des droits de douane supérieurs à 15% sur ses exportations aux USA.

Déjà, comment les Etats peuvent-ils s’engager à la place de leurs citoyens à acheter des énergies fossiles, extraites et produite en bonne partie de Gaz de schistes et de carburants dont nous ne voulons pas ? et depuis quand ce sont les Etats qui achètent les energies pour le compte des particuliers dans une économie ouverte, et faut-il revenir à une économie administrée où l’Etat achète l’energie par le biais d’une (ou plusieurs) société(s) nationales, et la revend aux particuliers (ou aux entreprises) pour le compte de l’Etat ?

En je m’approprie bien volontiers la tribune de JM Jancovici ci-dessous

Commençons par remarquer que la violence, la brutalité, et l’outrance paient. Beaucoup de monde s’est moqué de Trump, président grossier, inconstant, excessif en apparence. Mais le résultat est là : il a obtenu de l’Europe ce qu’il voulait.

Nous n’avions pas de droits de douane significatifs, et désormais nous en avons, et en prime nous devrions acheter des quantités très significatives d’hydrocarbures aux USA.

750 milliards sur 3 ans, cela représente donc 250 milliards par an. Or, depuis l’après-covid, il se trouve que les importations européennes de pétrole, de gaz et de charbon – tous fournisseurs confondus – représentent entre 300 et 400 milliards de dollars par an.

L’accord conclu devrait donc nous conduire à acheter entre 75% et 100% de notre consommation aux USA ! Et cela, c’est physiquement impossible. Prenons l’exemple du pétrole : l’Union consomme actuellement environ 10 millions de barils par jour de pétrole, importés à 97%.

Les USA produisent un peu plus de 19 millions de barils/jour, et en consomment… un peu moins de 19. Comment se fait-il qu’ils exportent beaucoup, alors ? C’est simple : ils exportent le pétrole qu’ils importent du Canada, lequel a trouvé plus simple de se connecter au réseau de pipelines américain plutôt que de construire les siens propres, et les terminaux pétroliers qui vont avec.

Il n’empêche : importer au moins 75% du pétrole européen des USA supposerait que ces derniers nous vendraient un gros tiers de leur production… que pour le moment ils consomment.

On peut faire le même raisonnement pour le gaz : les USA produisent environ 900 millions de tonnes par an, en consomment 750, et l’Europe en utilise un peu moins de 300 millions, importées à 90%.

Deux questions viennent immanquablement à l’esprit au vu de cette annonce.

Pour commencer, sur le terrain des valeurs, qui était la raison initiale de ne plus rien acheter aux Russes, est-ce si facile d’argumenter que l’Amérique de Trump incarne mieux ce qui nous est cher que la Russie de Poutine ?

Ensuite, l’Europe se soucie actuellement à la fois de souveraineté et de décarbonation. Mais, en s’engageant à acheter de telles quantités d’hydrocarbures à des USA qui nous traitent comme des vassaux, et qui deviendraient un fournisseur ultra-dominant, peut-on dire que l’on progresse sur l’un ou l’autre de ces deux plans https://www.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_cest-la-nouvelle-du-jour-leurope-se-serait-activity-7355633957356347393-bPtI?utm_source=share&utm_medium=member_desktop&rcm=ACoAAAO6FGwB9Z1ECimGg8OZ_cdpiWAadkT1qio

Vous avez dit retour de l’écotaxe ?

Compte épargne carbone, loi climat « rectificative », écoconditionnalité… les propositions de Renaissance sur l’écologie ont été présentées fin juillet…

Le parti Renaissance appelle à une « nouvelle donne économique et climatique », dans un document présenté lundi 21 juillet 2025, préparé, notamment, par l’ancien secrétaire général à la planification écologique Antoine Pellion et l’eurodéputé Pascal Canfin. Le parti de centre droit développe de nouveau sa proposition de développer « une écologie qui fait rimer écologie et prospérité”.

Pas grand-chose de critique à titre personnel à dire sur le document de 82 pages avec illustrations, et que vous pourrez retrouver ici. Il rassemble une petite centaine de propositions, qui viennent d’être soumises à consultation des adhérents en matière d’écologie et de transport….

Les propositions sont très tournées « transport de personnes » (parce que ce sont elles qui votent), développement de l’électrique, covoiturage, train, fluvial, etc..

Dans le transport de marchandises, les propositions orientées vers le développement des modes alternatifs à la route, le fluvial et ferroviaire me vont bien, et vont dans le sens de l’histoire (qui peine d’ailleurs à se mettre en route), et notamment du programme REMOVE…

En revanche, page 70, la PROPOSITION d’une éco-contribution pour verdir le transport de marchandises mériterait de faire débat… elle prévoie en effet :

« Le principe de leco-contribution existe déjà pour certains équipements (électroménager, électronique), finançant la collecte, le recyclage et la réduction de limpact environnemental.

Cette approche responsabilise fabricants et consommateurs et soutient l’économie circulaire.

Nous appliquerons ce principe aux mobilités professionnelles en créant une eco-contribution spécifique. Celle-ci sera payée par les donneurs d’ordre, grandes entreprises ou plateformes, plutôt que par les sous-traitants, afin de financer la transition vers des flottes plus propres. Cette mesure encouragera les acteurs économiques a décarboner leurs chaines logistiques et a privilégier des solutions plus respectueuses de l’environnement. »

 On y retrouve la patte de quelques lobbystes des transports bien connus, mais pour que tout cela ne parte pas en gilets jaunes, bonnets rouges, ou en poursuite et aggravation de la désindustrialisation de la France, il peut être utile à un moment que tous les points de vue y soient associés, et pas seulement au moment de lancement puis de la conclusion et du vote…

Gageons qu’au dela de la plume de Pascal Canfin ou d’Antoine Peillon, la patte de Marc Papinutti ou de Jean Claude Degand que nous ne verrons plus (paix à son âme) ont influencé ce rapport… plus que la mienne en tous les cas…

Quand la rédaction d’un article est confiée à l’IA ou un traducteur automatique.

En faisant quelques recherches sur le Net ou sur la toile, pour étayer un article sur la politique environnementale du gouvernement, et surtout sur les propositions d’avenir, je tombe sur cet article totalement illisible et incompréhensible Renaissance : Gabriel Attal veut “faire rimer écologie et prospérité” – lepolitique.net

Quant je pense qu’on m’accuse parfois de faire des phrases trop longues et de ne pas toujours être compréhensible, si quelqu’un peut me le décrypter (et pas ChatGPT) je veux bien…

Jean Claude Degand n’est plus

Nous venons d’apprendre le décès brutal de Jean Claude Degand, toutes nos condoléances aux proches et à la famille. Ville Rail et Transport a réalisé un bel hommage ici Disparition de Jean-Claude Degand, infatigable défenseur des transports publics, et nous croisions régulièrement depuis une bonne dizaine  d’année dans un certain nombre de cénacles composés de spécialistes du transport, public mais pas que, de transport de personnes mais pas que non plus, et notamment sur tout ce qui concerne la promotion du Vélo, qu’il repose en paix.