Compte Pénibilité : les décrets sont parus !

Sujet abordé de nombreuses fois ici http://viguiesm.fr/penibilite-suite-2/ ou là http://viguiesm.fr/le-compte-penibilite/ plusieurs décrets publiés au journal officiel du 10 octobre 2014 précisent les modalités de calcul du nouveau compte pénibilité, qui doit entrer en vigueur dès le 1er janvier 2015, et qui concerne tout particulièrement les entreprises de transport, surtout celles qui font notamment du frigo ou du déménagement et ce sujet inquiètent les professionnels http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0203848863340-penibilite-le-medef-fustige-une-mesure-inapplicable-1052213.php

La loi de janvier 2014 sur les retraites a prévu la mise en place d’un compte personnel de prévention de la pénibilité, ouvert à tous les salariés du secteur privé qui travaillent dans des conditions physiques pénibles. Restait à préciser les modalités d’acquisition et d’utilisation des points inscrits sur le compte personnel de prévention de la pénibilité, pour que sa création soit effective au 1er janvier prochain. C’est aujourd’hui chose faite.

Modalités d’acquisition des points

Les salariés qui ont travaillé toute l’année acquièrent 4 points par an, s’ils ont été exposés à un seul facteur de risque et 8 points s’ils ont été exposés à plusieurs facteurs de risque.

Ceux dont le contrat commence ou s’achève en cours d’année acquièrent 1 point par période de trois mois s’ils sont exposés à un seul facteur de risque et 2 points en cas d’exposition à plusieurs facteurs de risque.

Pour les assurés proches de la retraite, c’est-à-dire ceux nés avant le 1er juillet 1956, le nombre de points inscrits sur le compte au titre d’une année est multiplié par deux ; soit 8 points par an pour ceux exposés à un seul facteur de risque et 16 points en cas de multi-exposition.

Le nombre maximum de points qu’il est possible d’accumuler au cours de sa carrière professionnelle est limité à 100 points.

L’Officiel des Transport titrait d’ailleurs (juste avant la sortie des décrets des professionnels inquiets : http://www.wk-transport-logistique.fr/actualites/detail/78900/compte-penibilite-dans-l-attente-des-decrets-les-professionnels-restent-inquiets.html#&panel1-1

La manutention manuelle de charges et les postures pénibles sont pour le moment exonérés, ce qui fera plaisir aux employeurs de déménagement, mais que pour l’année 2015 !

en savoir plus : décret pénibilité VSM  et http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20141010tribb5eb408cf/les-decrets-penibilite-c-est-aussi-grave-que-les-35-heures-medef.html

http://lentreprise.lexpress.fr/actualites/1/actualites/la-mise-en-place-du-compte-penibilite-sur-les-rails-avec-la-publication-de-plusieurs-decrets_1610061.html

http://www.capital.fr/retraite/actualites/retraite-le-fonctionnement-du-compte-penibilite-precise-967621#xtor=EPR-226 et lire les décrets: utilisation des points et financement des droits et contrôle et de traitement

Un nouveau registre pour les employeurs : celui des alertes !

Quel que soit le nombre de leurs salariés, les employeurs sont astreints depuis le mois d’avril, à la tenue d’un nouveau registre obligatoire, dont le contenu vient d’être fixé par un décret.

Droit d’alerte des salariés

Depuis une loi du 16 avril 2013, les salariés qui estiment, de bonne foi, que les produits ou procédés de fabrication utilisés ou mis en œuvre dans leur entreprise font peser un risque grave sur la santé publique ou l’environnement, sont tenus d’en alerter immédiatement leur employeur.

Registre des alertes

L’alerte du salarié peut être donnée verbalement ou par écrit, mais elle doit dans tous les cas être consignée dans un registre que doit tenir l’employeur et qui doit contenir les informations suivantes :

  1. Les produits ou procédés de fabrication utilisés ou mis en œuvre par l’établissement dont le travailleur estime de bonne foi qu’ils présentent un risque grave pour la santé publique ou l’environnement ;

  2. Le cas échéant, les conséquences potentielles pour la santé publique ou l’environnement ;

  3. Toute autre information utile à l’appréciation de l’alerte consignée.

Cette alerte doit également être datée et signée par le salarié.

Forme du registre

La loi impose que les pages de ce registre soient numérotées. En revanche, elle n’impose aucune forme particulière, mais dans la mesure où les alertes doivent être signées, on présume qu’il doit s’agir d’un bon vieux registre « papier ».

Suites de l’alerte

Dès lors qu’il reçoit une alerte, l »employeur doit non seulement la consigner dans le registre ci-dessus, mais il doit également informer le salarié des suites qu’il entend lui donner.

En cas de divergence sur le bien-fondé de cette alerte, ou en l’absence de suite dans un délai d’un mois, le salarié peut saisir le représentant de l’Etat dans le département.

Dès lors qu’il est de bonne foi, le salarié qui lance une alerte bénéficie de la protection prévue à l’article L. 1351-1 du code de la santé publique, c’est-à-dire qu’il ne peut faire l’objet, du fait de cette alerte, d’aucune sanction ou mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d’affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de son contrat. Par ailleurs, l’employeur qui méconnaît les nouvelles dispositions ci-dessus est passible d’une amende de 3.750 € (art. L.4741-1 du Code du travail), et il serait responsable de plein droit des éventuels dommages résultant de la réalisation du risque signalé par le salarié.
Source : Loi n° 2013-316 du 16 avril 2013 (J.O. du 17) ; Décret n° 2014-324 du 11 mars 2014 (J.O. du 13).

300 morts dans un accident de poids lourd !

Et cela aurait pu être pire, il y aurait pu avoir 500 moutons de tués dans l’accident de poids lourd qui s’est produit dans l’Aude faisant néanmoins 200 survivants! Ceci dit, je ne savais pas que l’on pouvait charger autant d’animaux dans le transport d’animaux vivants, pauvres bêtes! http://www.leparisien.fr/languedoc-roussillon/aude-300-moutons-tues-dans-un-accident-de-camion-01-10-2014-4179179.php ou encore http://www.ladepeche.fr/article/2014/10/02/1963160-300-moutons-perissent-dans-l-accident-sur-l-a9.html

Gestes et postures en déménagement

De nombreuses informations sont disponibles déjà sur ce site http://viguiesm.fr/formation-prevention-des-risques-et-hygiene-de-vie-dans-les-activites-de-demenagement/ mais aussi à l’INRS.

L’INRS met à disposition une série de 6 nouvelles affiches pour sensibiliser à la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS). Ces affiches complètent la série d’affiches « Stop aux TMS » déjà existantes (ce qui porte leur nombre à 15). Elles viennent étoffer l’offre d’information de l’INRS sur le sujet.

Les troubles musculosquelettiques ou TMS, premier facteur d’inaptitude au travail, induisent douleurs et gêne fonctionnelle pour les salariés. Ces troubles ayant des causes multiples, leur prévention concerne l’ensemble des acteurs de l’entreprise. À travers différents supports de d’information, l’INRS propose des outils de sensibilisation, d’évaluation et des pistes de prévention pour limiter les risques de TMS.laurel hardy

L’INRS vient de compléter sa collection d’affiches de sensibilisation aux risques de TMS de la série « Stop aux TMS », avec 6 nouvelles affiches dans le même traitement graphique que les 9 affiches existantes. Cette série d’affiches a pour objectif d’inciter à parler des TMS dans l’entreprise pour déclencher une prise de conscience et construire une démarche de prévention collective. http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/affiches.html?refINRS=A%20748

http://www.fo-regionpaca.fr/_media/gestes-et-postures-en-situation-de-demenagement.pdf ou

http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=ED%206092

ainsi que le guide Celse du déménageur professionnel http://www.celsedit.com/formation-perfectionnement/224-guide-du-demenageur-professionnel-5e-edition-9782850093517.html

mais aussi http://www.inrs.fr/accueil/header/actualites/serie-affiche-tms-2014.html

et enfin sur http://www.tmsbtp-attentionfragile.fr/ le blog des artisans, par exemple sur les chaussures de sécurité.

Le salarié compétent en santé-sécurité au travail

Une ressource-clé pour faire vivre la démarche de prévention

Sujet déjà abordé ici dès 2012, http://viguiesm.fr/ce-qui-change-le-1er-juillet/ l’article L 4644-1 prévoit l’obligation d’avoir dans chaque entreprise un « salarié compétent » en santé-sécurité au travail. Un « référent sécurité » comme le prévoit l’accord déménagement de prévention de la pénibilité de 2010. Or ce n’est pas toujours le cas dans toutes les entreprises. http://www.risques-pme.fr/cms/home/

Pour trouver des infos sur le « préventeur au travail »

http://www.preventionbtp.fr/Magazine/Infos-express/Vie-des-entreprises/Charge-de-prevention-un-guide-d-aide-au-choix

http://direccte.gouv.fr/IMG/pdf/plaquette_salariecompetent_06.pdf

Etes vous addicts ?

Vous avez un droit à la deconnection (que j’ai parfois du mal à m’appliquer à moi même). http://www.vitamine-v.fr/etes-vous-addicted-votre-smartphone

Messieurs et mesdames les chefs d’entreprises, faites attention à vous ! Trois artisans sur quatre déclarent ne pas être suivis médicalement vis-à-vis de leur activité professionnelle.

Même si les artisans se déclarent très majoritairement en bonne santé (80%), ils se plaignent d’une « mauvaise qualité de sommeil » (45%) et se déclarent fatigués (59%).

En cause, un rythme de travail élevé et une extrême perméabilité entre vies professionnelle et personnelle : près d’un artisan sur cinq consacre plus de 60 heures par semaine à son entreprise et « plus de 50 heures pour un artisan sur deux », et ces données issues du bâtiment sont très certainement transposables au transport !18199554-concept-de-stress-l-homme-d-affaires-avec-une-pierre-sur-la-tete

S’y ajoutent les soucis de trésorerie, le poids de l’administratif et les inquiétudes liées à la crise économique. Mais il n’existe pas de suivi statistique en termes d’accidents du travail et de maladie professionnelle pour les non salariés.

En savoir plus sur http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/les-artisans-a-deux-doigts-du-burn-out_1578386.html

et aussi Burn-out, l’entreprise va-t-elle bientôt payer?

http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/burn-out-l-entreprise-va-t-elle-bientot-payer_1577458.html et même à l’Assemblée nationale on bosse trop ? http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/formation/souffrance-au-travail-alerte-a-l-assemblee_1579323.html

Usage de stupéfiants : des dépistages plus performants et plus rapides

L’OTRE vient de rédiger une note extrêmement bien détaillée que nous vous livrons en la matière Note d’information dépistage stupéfiant

Et pour recevoir toutes les informations de l’OTRE en direct, adhérer et en connaître le coût, n’hésitez pas à nous contacter, nous vous dirons tout !

Un contrôle d’alcoolémie est-il licite dans l’entreprise ?

M. X…, engagé le 1er février 1999 en qualité de conditionneur par la société S, aux droits de laquelle est venue la société ND  Log.

Monsieur X… est licencié pour faute grave le 23 décembre 2008, après un alcootest qui s’est révélé positif.

Si le salarié a reconnu avoir bu la veille au soir et n’a pas contesté le résultat, il soutenait néanmoins qu’il était tout à fait apte à travailler.

Il a alors saisi la juridiction prud’homale et la Cour d’appel a condamné l’employeur à payer au salarié diverses sommes relatives à la rupture du contrat de travail.

Pour la Cour d’appel, le contrôle d’alcoolémie n’était pas conforme au règlement intérieur dès lors que l’alcootest ne pouvait être pratiqué que si le salarié présentait un état d’ébriété apparent et dans le but de faire cesser immédiatement cette situation dangereuse.

Pour l’employeur, ce contrôle était conforme à l’article 1er du règlement intérieur et, selon l’article 10, l’état d’ébriété est une infraction à ce règlement, compte tenu des risques pour la sécurité du fait qu’il est amené à conduire un engin de manutention, qui justifie un licenciement pour faute grave.

Pour Monsieur X… , ce contrôle n’était pas conforme au règlement intérieur qui prévoit que : « Le cas échéant, il pourra être demandé au salarié occupé à l’exécution de certains travaux dangereux, notamment la conduite de véhicule et chariot motorisé, de se soumettre à un alcootest si son état présente un danger pour sa propre sécurité et celle de ses collègues, afin de faire cesser immédiatement cette situation ; le salarié pourra demander à être assisté d’un tiers et à bénéficier d’une contre-expertise ».

Il en résulte que l’alcootest ne peut être pratiqué qu’en cas d’état d’ébriété apparent, dans le but de faire cesser immédiatement cette situation dangereuse.

En l’espèce, rien ne permettait de dire qu’il ait présenté un état d’ébriété apparent.

Le fait que le contrôle ait été pratiqué sur les 18 personnes d’un service démontre le contraire.

Dès lors ce dépistage n’étant pas conforme au règlement intérieur, son résultat ne constitue pas une faute.

Cette position, confirmée par la Cour d’appel est également validée par la Cour de cassation qui rappelle que l’employeur ne pouvait, selon le règlement intérieur, soumettre le salarié à un contrôle d’alcoolémie, dans le but de faire cesser immédiatement la situation, que si le salarié présentait un état d’ébriété apparent, ce qui n’était pas le cas en l’espèce.

Il en résulte que pour être licite, un dépistage d’alcoolémie doit être effectué conformément au règlement intérieur de l’entreprise.

Cour de cassation chambre sociale Audience publique du mercredi 2 juillet 2014 N° de pourvoi: 13-13757 Non publié

http://www.rhinfo.com/actualites/article/details-articles/enm/26726_79-un-controle-d-alcoolemie-est-il-licite-dans-l-entreprise

et http://www.capital.fr/carriere-management/conseils-juridiques/peut-on-bannir-l-alcool-des-locaux-de-l-entreprise-826187#xtor=EPR-226

Le préavis est-il dû en cas de licenciement pour inaptitude?

On savait déjà que l’indemnité de licenciement était doublée et que le préavis était dû en cas de licenciement consécutif à un accident du travail. Le préavis est-il dû en cas de licenciement pour inaptitude professionnelle non consécutive à un accident du travail ou maladie professionnelle ?

En cas de maladie « simple », cette rupture prend la forme d’un licenciement. La procédure de licenciement pour motif personnel doit être appliquée et l’indemnité légale de licenciement (ou conventionnelle dès lors que les clauses de la convention ne l’excluent pas) doit être versée. Si le licenciement concerne un salarié dont l’inaptitude est consécutive à une maladie ou un accident non professionnel, le préavis n’est pas exécuté et le contrat de travail est rompu à la date de notification du licenciement. Le préavis est néanmoins pris en compte pour le calcul de l’indemnité légale de licenciement.

Dans ce cas, l’inexécution du préavis ne donne pas lieu au versement d’une indemnité compensatrice, sauf si elle est expressément prévue par la convention collective (ce qui n’est pas le cas dans le transport) ou selon les tribunaux, si le licenciement est dépourvu de cause réelle et sérieuse en raison du manquement de l’employeur à son obligation de reclassement consécutive à l’inaptitude.

Le paiement du préavis n’est donc pas « obligatoire », mais conseillé si l’employeur n’a pas été en mesure de proposé un poste de reclassement.

En revanche s’il l’a fait et que le salarié l’a refusé (ce qui est son droit), l’employeur a bien satisfait à son obligation de reclassement et dans ce cas le préavis n’est pas dû!

Pour en savoir plus, voilà ce que dit le ministère du travail : http://travail-emploi.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-pratiques,91/sante-conditions-de-travail,115/les-consequences-de-l-inaptitude,1060.html

Vers une majoration du travail de nuit en déménagement ?

Plusieurs fois abordé ici, les négociations paritaires nationales en déménagement ont repris ce 11 septembre sur la question de l’inaptitude à la conduite et sur l’indexation de la prime pour travail de nuit. http://viguiesm.fr/faut-il-majorer-la-prime-de-nuit-en-demenagement-et-creer-une-prevoyance-specifique-demenagement/

Mais le vrai problème du travail de nuit (plutôt que quelques centimes sur la prime), c’est la question de la durée du travail limitée à 10 heures, du temps de service de 12 heures et l’amplitude autorisée de 16 heures en déménagement et de l’articulation avec le travail de jour, surtout quand on a commencé sa journée quelques minutes avant 5 heures du matin !!

Le vrai problème, c’est le code du travail et l’Article L3312-1 du code des transports qui stipule: Lorsqu’un salarié appartenant au personnel roulant d’une entreprise de transport routier, à l’exception des entreprises de transport sanitaire, est un travailleur de nuit au sens de l’article L. 3122-31 du code du travail et sans préjudice de la période définie à l’article L. 1321-7 ou lorsqu’il accomplit, sur une période de vingt-quatre heures, une partie de son travail dans l’intervalle compris entre 24 heures et 5 heures, sa durée quotidienne du travail ne peut excéder dix heures.

A chaque fois, c’est un risque de contravention de 5ème classe, soit 750 € pour quelques minutes empiétées sur l’amplitude nocturne. Le déménagement, du moins en saison devrait avoir une dérogation comme le sanitaire ! Voilà les vrais enjeux, pas une obole de quelques centimes pour réintégrer rétroactivement un indice d’actualisation 13 ans en arrière, avec toute la fragilité juridique qui s’impose ! 10647237_10152739645859887_558694406930723529_n10698600_10152742068659887_7064573162031013722_n

Mais c’est vrai qu’on est mieux au 27ème étage d’une tour pour négocier (même un 11 septembre) qu’au 2ème sous sol. D’ailleurs chaque fois que l’on nous met au sous-sol, je crois que je vais demander une prime de nuit comme à la RATP !

http://viguiesm.fr/a-combien-dheures-damplitude-a-t-on-droit-quand-on-prend-son-service-la-nuit/