Quel secteur de la mobilité risque de supprimer 5000 emplois suite à la baisse de 20% de son activité?

La baisse des transactions de logements anciens pourrait entraîner une importante vague de licenciements dans le secteur de l’immobilier en 2012.

Le secteur des agences immobilières devrait supprimer 5.000 emplois en France au cours de l’année 2012, en raison de la baisse de 20% des transactions de logements anciens , selon les professionnels. Pour autant, les prix de ventes n’enregistrent pratiquement pas de baisse car la pénurie d’habitations persiste. «Le nombre de transactions de logements anciens dans les agences devrait baisser de 20%, comme au premier semestre, par rapport à 2011 et entraîner la suppression de 5.000 emplois», indique à l’AFP Jean-François Buet, secrétaire général de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). Déjà 350 cessations d’activités d’agences ont eu lieu au cours du premier semestre, soit une augmentation de 15% par rapport aux six premiers mois de 2011, indique la Fnaim.

Les petites agences indépendantes sont les plus touchées

«Ce sont les petites agences indépendantes qui souffrent le plus», souligne Frédéric Moussu, directeur général du groupe Guy Hoquet. Ce réseau de 486 franchisés a en effet enregistré, au cours du premier semestre, une baisse de seulement 8% de son chiffre d’affaires pour une diminution de 5% de son nombre de transactions par rapport à la période faste du premier semestre 2012. Même constat chez Century 21 (900 agences) avec un recul du nombre de transactions de 11% pendant les sept premiers mois de 2011 par rapport à la même période.

Paradoxalement les prix baissent peu . «Les particuliers qui vendent ne veulent pas, sauf exception, baisser leurs prix», explique M. Monssu. Mais «cela commence à bouger depuis le début du mois d’août», ajoute-t-il. Ainsi les prix enregistrés chez Guy Hoquet sont stables à Paris mais accusent une baisse de 2,5% à 5% dans les grandes agglomérations et de 5% à 10% dans les villes de moins de 20.000 habitants.

Le marronnier (*) des dossiers immobiliers est de retour

Le Nouvel Obs, et l’Express de ce jeudi font tous les 2 leur « une » (comme tous les 6 mois d’ailleurs) sur le marché immobilier face à la crise qui dope les ventes de ces journaux, mais qui font état d’un marché qui stagne…. (en gros moins 20% en volume , même si le « marché contraint (donation, succession, mutation, divorces) continue de représenter 75 à 80% du marché (p50 du dossier du nouvel obs) 

Il convient cependant de ne pas négliger les 20% du marché « libre » qui pour le moment est gelé, avec une attention particulière pour ceux déjà propriétaires avec vente en crédit relais, car il génèrent souvent 2 déménagements avec un passage en garde meubles, plus un déménagement aval et amont, soit souvent 4 mouvements familiaux pour le même bien…

(*) déjà défini dans ce blog, mais en termes de journaliste, un marronnier, c’est comme parlé de la température de la mer, de la canicule ou de déménagement pendant l’été, ou de parler de bac en juin ou de rentrée scolaire en septembre http://fr.wikipedia.org/wiki/Marronnier_(journalisme)

évolution de la mobilité et donc (entre autres) du marché du déménagement

Michel Mouillard, professeur que certains ont pu connaître à Nanterre dans les années 80 en économie publique est le maître incontesté de l’évolution des loyers par le biais des études Clameur. Or la France étant d’abord une France de locataires avant d’être une France de propriétaires, et le taux de mobilité des locataires étant nettement supérieur à celui des propriétaires, l’analyse du taux de mobilité national et de ses disparités régionales donne une bonne vision du marché du déménagement, la libération de chaque maison ou appartement générant entre 2 et 3 déménagements, amont (pour y emménager) et aval (pour déménager), le nombre supérieur à 2 s’expliquant par les phénomènes de dé-cohabitation (divorces, séparations…)

La reprise du marché amorcée en 2010 et confirmée en 2011 (un taux de mobilité à 27.5 %, en progression de 6.6 % depuis 2009) s’est constatée dans la plupart des régions. Elle a permis à 95 000 candidats à la location de plus qu’en 2009 de réaliser leurs projets de mobilité résidentielle : la mobilité s’est relevée au rythme de l’ensemble du marché (de l’ordre de 3 points) en Aquitaine, en Bourgogne, dans le Centre, en Languedoc Roussillon, en Lorraine et dans le Nord Pas de Calais; la reprise a été plus soutenue (de l’ordre de 4 à 5 points) en Franche Comté, en Haute Normandie, en Midi Pyrénées, dans le Limousin et en Rhône-Alpes ; elle a été la plus rapide (de l’ordre de 7 à 8 points) en Alsace, en Auvergne, en Bretagne, en Champagne Ardenne, en PACA et dans les Pays de la Loire ; en revanche, l’activité n’a pas décollé en Ile de France. Et même, elle recule (- 3 points) en Basse Normandie, en Picardie et en Poitou-Charentes.

Le recul de la mobilité constatée depuis le début de l’année 2012 est alors rapide (- 5.1 % France entière) et presque général, à l’exception de la région PACA (+ 2.9 %) : la mobilité recule dans la moyenne (de l’ordre de 5 %) en Ile de France, en Languedoc Roussillon, en Picardie, et en Poitou-Charentes ;  elle recule le plus lentement (de l’ordre de 2 %) en Champagne Ardenne et en Rhône-Alpes ;  elle se contracte le plus rapidement (de l’ordre de 10 %) en Alsace, en Bretagne, en Franche Comté, dans le Limousin et dans les Pays de la Loire ; ailleurs (en Aquitaine, en Auvergne, en Basse Normandie, en Bourgogne, dans le Centre, en Haute Normandie, en Lorraine, en Midi Pyrénées et dans le Nord Pas de Calais), la mobilité diminue de 7 à 8 %.

Avec une mobilité moyenne sur 10 ans à 27,8%, les courbes de l’étude montrent bien qu’avec 26,1 en 2012, le marché s’effondre, dans les mêmes proportions qu’en 2009.

pour en savoir plus: http://www.clameur.fr/z/portail/clameur/Presse_2012_fevrier_2012.pdf

http://www.clameur.fr/z/portail/clameur/Dossier_conference_2012_fevrier_2012.pdf

Un prochain article rendra compte de la mobilité des propriétaires, et des mesures fiscales à prendre pour doper la mobilité en lien avec une meilleure fluidité du marché de l’emploi.