Devant près de 400 entreprises de transport de nombreux déménageurs, le congrès de l’OTRE a Toulouse a été un vrai succès ce jeudi. Le ministre ne s’est pas personnellement déplacé, mais a présenté une vidéo et a été représenté par Anne Debar.
Inauguré par un déménageur régional de l’étape, la séance plénière de l’après midi a permis d’aborder les problèmes liés à l’entrée en vigueur prochaine de l’Écotaxe à la lumière de ce qui se passe actuellement en Bretagne. Occasion aussi de lancer les pistes de sauvegarde du pavillon français, pour une lutte plus efficace contre le travail illégal et la concurrence déloyale des pays des l’Est et des moins de 3,5 Tonnes. A cet égard, les représentants des DREAL et DIRRECTE midi Pyrénées ont invité M. Diconstanzo à participer à une déclinaison régionale du plan national de lutte contre le travail illégal dans les transports.
Dans son intervention, Alexis Giret, le directeur du Comité National Routier a relevé notamment qu’en France, le salaire représentait 82% de la rémunération d’un conducteur, alors que dans d’autres pays, comme en Hongrie, le salaire de 500 € mensuel ne représentait que 43% de la rémunération, le reste, 300 € de prime « écologique » financée par des fonds européens ! et les frais sont exonérés de cotisations sociales sans justificatifs, alors qu’en France, on vous enquiquine pour un casse croûte en cas de départ à 5h15 et non avant 5h !
Selon lui, 25% des entreprises de transport ont des résultats nets négatifs, et même 41% selon la Banque de France dans son rapport présenté la veille.
Face à une assemblée très remontée, le député européen Gilles Savary s’est engagé à revoir la directive détachement et à poursuivre le moratoire sur la libéralisation du cabotage, dans la perspective d’une mise en œuvre d’une véritable carte à puce européenne de conducteur. Il est vrai que l’ouverture des frontières datant de 1993, il est temps 20 ans après de prendre des mesures et notamment des sanctions face aux contrevenants qui en France utilisent une main d’œuvre de l’Est, comme cela s’est passé dans l’aérien avec la lourde condamnation de Ryanair. Le 1er groupe routier d’Etat filiale de la SNCF était visiblement dans le collimateur des congressistes.