Sujet déjà abordé plusieurs fois récemment ici, http://viguiesm.fr/projet-de-loi-sapin-representativite-patronale/ ou là http://viguiesm.fr/representativite-syndicale-la-fncr-perd-sa-representativite-et-quid-du-cote-patronal/ , ce thème est désormais à un tournant historique côté patronal et mérite quelques éclaircissements.
Pourquoi, quand le transport est uni (lors de graves crises par exemple) est-il obligé de mettre à la tribune devant les journalistes au moins 5 interlocuteurs ?
Pourquoi des professions tout aussi diverses que les couvreurs, les plombiers ou les maçons se retrouvent toutes à la « toute puissante fédération du bâtiment » ? Pourquoi la métallurgie parle-t-elle d’une seule voix alors que dans le transport, il reste 4 « fédérations » du transport routier (dont 3 font désormais de plus en plus étroitement cause commune, et l’OTRE qui reste la seule et aujourd’hui reconnue et représentative des PME, dans tout le champ du transport routier, alors même que le « principe de reconnaissance mutuelle ne fonctionne plus ?
Jusqu’à quel point peut-on avoir dans une même fédération des « donneurs d’ordres» (commissionnaires, transitaires, gros transporteurs) et leur clients, (sous-traitants, petits transporteurs, tractionnaires…) et jusqu’à quel point leurs intérets sont-ils les mêmes?
Pourquoi aux Etats Unis, le « lobby des camionneurs » est-il si puissant quand le lobbying routier français est si inconsistant face à celui des écolos de tout poil et des modes de transport alternatifs dont surtout la SNCF qui fait tous les jours la preuve de son incompétence en matière de transport de fret ferroviaire et tout en étant le premier transporteur routier national?
Aux Pays Bas par exemple, le transport routier est reconnu comme vital à l’économie.
Beaucoup de questions et peu de réponses sur une filière qui « pèse » pourtant des centaines de milliers d’emplois directs et indirects. Il existe de nombreuses associations, club, syndicats, groupements sectoriels dont certains ont une vraie légitimité et apportent de vrais services, et tous on une représentativité plus ou moins partielle, affiliés (ou non) à une fédération généraliste (quand il n’y a pas de changement d’affiliation au fil du temps) : matières dangeureuses (1) , frigo (2), international (3), transport léger (4) pour ne citer que celles là, mais aussi ambulancier, grande remise, voyageurs, logistique transporteurs de fond, etc…. et rien que dans le déménagement FIDI http://www.fidi-france.com/ pour l’international, l’AFDE pour le déménagement d’entreprises http://www.demenagementdentreprises.fr/ etc…. sans parler des fédérations du self stockage, http://ci-selfstockage.fr/qui-sommes-nous/ de la relocation http://www.relocation-france.org/ ou de l’archivage http://www.archives-page.com/ …
Et puis une question que l’on me pose souvent, comment une filière qui a su être si revendicative se laisse-t-elle tondre et conduire à l’abattoir sans (presque) réagir ? Et comment de petits « syndicats » récents parfois de quelques membres ou dizaines de membres peuvent-ils déstabiliser des institutions parfois centenaires de plusieurs milliers ?
Pourquoi les VTC peuvent-ils déstabiliser les Taxis ? http://viguiesm.fr/la-guerre-des-taxis-se-poursuit/
En tout les cas à lire entre les lignes pour les initiés, et le projet de Loi Sapin n’est qu’un prétexte à ce qui a longtemps été empêché pour ce que l’on présentait comme un « problème d’hommes ou de personnes». Mais les hommes étant partis (ou en passe de l’être), cet interview vérité d’un président de fédération qui va vers une confédération et adressé à des milliers de destinataires a le mérite d’être clair.
Avant même l’entrée en vigueur d’une loi pas encore votée, « les syndicats doivent « s’épouser » pour devenir une confédération ou union dans laquelle chacun garderait son autonomie et ses spécificités tout en travaillant ensemble sur des sujets communs. C’est toute la différence avec un syndicat de transport qui parlerait au nom de tous sans en avoir la représentativité. » et sur la problématique de l’Ecotaxe, ce dossier a permis a un syndicat très minoritaire d’occuper les médias mais tout de même la profession est restée soudée ».
Sans jamais citer personne, on voit bien que les choix de regroupements sont déjà actés, et qu’il s’agit uniquement de préparer les esprits.
Pourtant, dans le monde de l’entreprise, quand on doit vendre ou céder son fond de commerce, et qu’il y a plusieurs repreneurs potentiels, on essaie de les mettre en concurrence, d’étudier en détail ce que l’un et l’autre peuvent apporter et comment préserver son identité, ses spécifités et ses avantages dans un ensemble plus vaste. On a en tous les cas toujours plus à gagner à avoir le choix entre plusieurs partenaires qu’en étant pieds et points liés avec un seul, quand bien même fut-il le « partenaire historique ». En général, le regroupement finit par s’imposer notamment pour des raisons financières. Il faut croire que dans le transport, depuis le temps que tout le monde l’appelle de ses vœux sans jamais le mettre en œuvre, il y avait jusqu’ici suffisamment d’argent pour reporter les échéances.
(1) ATMD http://www.atmd.org/accueil.asp (2) UNTF http://www.untf.fr/ (3) AFTRI https://www.aftri.com/ (4) SNTL http://www.sntl.fr/site/pages/syndicat.html